par Ariane Chenard
Analyste, politiques et réglementation en agroalimentation
Voilà que les apôtres du libre marché dénoncent les tenants d’une production agricole plus respectueuse de l’environnement. En examinant la question par le tout petit bout de la lorgnette, les deux soi-disant experts nous font une charmante démonstration: l’achat local que prônent quelques rêveurs qui se préoccupent notamment de questions environnementales serait en fait plus producteur de GES que l’approvisionnement à partir de monocultures massives. Et, pire encore, cette lubie aurait pour effet d’imposer des limites à l’action bienveillante de la main invisible du marché.
Cette nouvelle note de l’Institut économique de Montréal démontre encore une fois les limites de l’approche idéologique quand il s’agit de traiter de questions aussi vastes que celle qui est ici abordée. En ignorant la complexité et l’interrelation des questions agricoles, environnementales et sociétales, en empruntant des raccourcis dangereux et en proposant des syllogismes douteux, le court texte arrive à ses fins, c’est-à-dire à une conclusion qui, de toute évidence, a précédé l’analyse dans la construction de l’argumentaire.